Lorsque l’on s’occupe d’un site e-Commerce, le catalogue des produits évolue avec le temps pour laisser derrière lui les produits obsolètes et indisponibles à la vente. Pour le référencement, que faire de ces vieux produits : les supprimer, les rediriger, ou les conserver en ligne ?

Cet article est valable généralement pour toutes les boutiques en ligne, mais les exemples et les copies d’écran sont basés sur le logiciel Prestashop qui détient 34% de parts de marché chez les eCommerce français.

Sommaire

Supprimer le produit

Pour dé-publier une fiche produit, on pense naturellement à supprimer le produit correspondant de son logiciel de boutique. Le contenu deviendra hors-ligne pour être remplacé par une page d’erreur et un code HTTP 404. Si la boutique n’est pas correctement configurée et qu’elle délivre un code autre que 404, on parle d’erreur soft-404. Les moteurs de recherche continueront à présenter la page dans les résultats de recherche pendant quelques jours le temps de la ré-indexation.

Cette technique de la suppression n’est acceptable que si l’adresse URL de la page supprimée est redirigée de manière permanente (code HTTP 301) d’une manière ou d’une autre vers une autre page du site. On peut rediriger vers une autre page produit qui devra rester en ligne, ou plus simplement vers la catégorie parente dont la stabilité est supérieure. En effet, la chaîne de redirection s’effondrerait si jamais la page produit cible venait à disparaître.

En l’absence de redirection, l’URL sera laissée à l’abandon, et l’intérêt (le jus) des éventuels liens entrants disparaîtra. Cela ne doit pas arriver sur une boutique correctement gérée.

La corbeille, un clic et c'est supprimé

La corbeille, un clic et c’est supprimé

Cette possibilité peut être utilisée si le contenu de la page doit absolument disparaître pour une raison ou une autre. Son inconvénient principal est de perdre le contenu de la page qui a nécessité du temps de rédaction. Si le produit a reçu beaucoup d’avis et de commentaires, ils seront perdus également. Pour cette raison, d’autres options sont préférables.

Recycler une page produit

Dans le cas où un produit A est remplacé par un produit B par son fabricant, et si les deux produits sont sensiblement identiques, alors on peut réutiliser la page produit. Il faudra y apporter les modifications mineures nécessaires, et ne pas modifier l’adresse URL. C’est bien pour cela que cette technique ne fonctionne que pour des produits semblables.

Si vous modifiez l’URL de la page produit, ou si la boutique le fait pour vous, alors vous vous placez dans le cas d’une page supprimée (ancienne URL) et d’une nouvelle page créée (nouvelle URL). Les boutiques correctement gérées (ie. Prestashop en mode « production) établiront une redirection 301, on se place alors dans le cas de figure du dessus.

Conserver le produit en ligne mais hors catalogue

La possibilité qui semble avoir la faveur des grands e-Commerces, c’est de conserver la page en ligne indéfiniment, mais d’une part de retirer le produit du catalogue (les pages des catégories) et d’interdire la vente.

En retirant le produit du catalogue, on ne pourra plus le voir sur les pages des catégories à moins de passer par un moteur de recherche ou bien un marque-page. Et pour que ces quelques personnes ne puissent pas ajouter le produit au panier, il faut interdire la vente.

Dans une démarche commerciale, il faut absolument proposer à l’internaute des produits de substitution afin de ne pas générer de frustration. On transforme alors une faiblesse (la rupture d’un produit) en opportunité business (la vente d’un produit de substitution). Pour peu que les produits de substitution soient pertinents (compatibilité avec le produit en rupture) c’est un service rendu de grande qualité pour le client. Je vois mal les moteurs de recherche pénaliser cette conception user-centric.

Voici un produit obsolète depuis 10 ans qui permet de proposer d'autres options d'achat

Voici un produit obsolète depuis 10 ans qui permet de proposer d’autres options d’achat

L’avantage de cette solution, c’est de conserver le contenu de la page ainsi que ses commentaires, ce qui fait beaucoup de mots clés potentiels. On peut alors générer des ventes à partir de mots-clés que l’on ne vend même plus, c’est positif. De plus on conserve une grande stabilité dans les URL, ce qui est apprécié des moteurs de recherche. Il n’y a pas d’inconvénient si ce n’est d’ordre pratique : la base de données s’alourdit au fil du temps et l’administration de la boutique est de moins en moins facile.

La faiblesse de chercher à capitaliser sur du contenu ancien, c’est que le maillage interne ne va plus comporter ces produits anciens et leur performance SEO va s’écrouler. On ne peut plus compter que sur le contenu interne, ainsi que les backlinks qui ne disparaissent pas du jour au lendemain.

Conserver le produit au catalogue mais hors vente

Pour les cas de figure temporaires, il est admissible de conserver le produit au catalogue mais  interdit à la vente. Sur Prestashop il existe deux moyens d’obtenir ce résultat :

  1. Configurer la gestion des stocks et interdire la vente à stock nul
  2. Décocher la case « disponible à la vente »

On retrouvera alors la fiche produit présentée sur les pages de catégories (le catalogue) mais sans pouvoir l’ajouter au panier.

Pour l’utilisateur il est frustrant de ne pas pouvoir acheter un produit qui nous est présenté, donc il faut réserver cette technique pour les cas exceptionnels et temporaires.

Sur Prestashop en pratique

Sur Prestashop on peut mettre tout ceci en place en utilisant les options « activé : oui », « visibilité : aucune » et « disponible à la vente : non ».

Visibilité : aucune pour retirer le produit du catalogue mais le laisser en ligne

Visibilité : aucune pour retirer le produit du catalogue mais le laisser en ligne

Les options du tableau de bord Prestashop ne sont pas toujours claires à ce sujet mais voici des explications complémentaires.

  • Activé (oui, non) : publier la page produit ou la dé-publier (elle servira un code 404)
  • Visibilité (partout, recherche seulement, catalogue seulement, nulle part) : choix entre la visibilité sur la page catégorie et la recherche interne, ou bien la recherche interne uniquement, ou bien la page catégorie uniquement, ou encore aucune de ces deux possibilités
  • Disponible à la vente (oui, non) : autoriser l’ajout au panier
  • Afficher le prix (oui, non) : afficher le prix ainsi qu’une mention éventuelle « indisponible à la vente »
  • Exclusivité web (oui, non) : ajoute une mention spéciale à coté du prix

Mais qu’en est-il de la structure de vos URL ?

Toutes ces explications pourraient s’avérer inutiles si jamais vous ne prenez pas garde à la stabilité de vos URL. Un cas répandu de variabilité des URL d’une boutique, c’est leur structure.

Pour illustrer ce cas de figure, regardez la structure des URL ci-dessous :

  1. http://www.boutique.fr/asus/composants-pc/carte-mere/a7n8x-x.html
  2. http://www.boutique.fr/a7n8x-x.html

Dans le cas de figure numéro 1, l’URL ne survivra pas à une modification de catégorie (renommer composants-pc en composants par exemple) ou à un déplacement (de la catégorie carte-mere à la catégorie soldes par exemples). Elle requiert d’avoir une structure de boutique parfaite et figée dans le marbre.

Malheureusement ce n’est jamais le cas en pratique, c’est pourquoi je vous recommande le schéma d’URL numéro 2. Peu importe où se situe le produit, son adresse restera inchangée. De plus on favorise des adresses courtes qui ne seront pas tronquées si jamais partagées sur les forums, et faciles à communiquer au téléphone ou SMS. A noter que cette recommandation va à l’encontre de ce que promeut la certification CESEO (certification expert référencement) qui est supposée attester d’un excellent niveau en référencement.

Comme quoi il n’existe pas de vérité absolue en référencement, l’essentiel étant d’adopter les techniques avec le meilleur potentiel de réussite, connaissant le contexte opérationnel. Et bien sur, il est préférable d’avoir de solides arguments avant de s’engager dans une voie car das ce domaine, les demi-tours sont rarement flatteurs.